L.P.Sergent - l'attaque - guerre 1870

 


HISTOIRE & GENEALOGIE de CEBAZAT (Puy-de-Dôme)
 


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crédit photo CB
Cuirassier de la guerre 1870-71

 

Les Cébazaires engagés dans la guerre franco-prussienne de 1870-1871: l'armée active et les Moblots

Il y a 150 ans,  la guerre franco-prussienne de 1870-1871 causa la mort de près de 140 000 soldats français.
Ce fut une défaite cuisante pour la France qui eut par ailleurs de nombreuses conséquences nationales : la chute de l'Empire et la proclamation de la 3e République, la perte de l'Alsace et de la Lorraine , une occupation de plusieurs années de son territoire et un règlement de 5 milliards de francs-or à l'Empire allemand naissant. 
Au moins 12 Cébazaires faisant partie du contingent s'engagèrent dans cette guerre.
A peine 2 mois après le début de la guerre, l'armée de Napoléon III est quasiment réduite à néant. Il faut alors former en toute hâte une autre force de combat qui sera constituée de l'armée de réserve que formaient ceux que l'on appelait les Gardes Mobiles.
Une vingtaine de jeunes Gardes Mobiles cébazaires âgés de 21 à 25 ans partirent donc au combat.
On les surnommait les Moblots. Les causes et le déroulement de cette guerre ne seront pas détaillées ici puisque  nous les trouvons largement exposés sur d'autres sites ou revues spécialisés.
Vous présenter les courageux Cébazaires mobilisés durant cette guerre constitue un hommage pour leur engagement héroïque.

Tous les Cébazaires partis combattre lors de cette guerre rentrèrent au pays.
 

Bref historique de la guerre franco-prussienne de 1870-1871

*19 juillet 1870 : Napoléon III déclare la guerre à Guillaume Ier roi de Prusse et à Bismarck chancelier des Etats Allemands du Sud. Les forces engagées présentent alors une inégalité certaine : après la mobilisation, on compte 1 200 000 hommes pour l'alliance germano-prussienne contre 900 000 français de l'armée active constituant principalement l'armée du Rhin.
* 2 septembre :  la bataille de Sedan sera une défaite cuisante pour les français : Napoléon III et son armée sont faits prisonniers par les Prussiens qui commencent leur montée sur Paris.
* 4 septembre : l'Empire s'effondre et la 3e République est proclamée par Léon Gambetta.
* 19 septembre: Paris est encerclé par les Prussiens. Débute un siège terrible de plusieurs mois durant lequel les parisiens souffrirent de la faim et du froid extrême qui régna cet hiver-là.
* 7 octobre : le gouvernement français refuse de capituler et Gambetta quitte Paris assiégé en Montgolfière afin de reconstituer une armée composée de près de 500 000 Gardes Mobiles. L'armée de la Loire est créée.
* 28 janvier 1871 : la France capitule. L'armistice est signée.
* 1er février : malgré l'armistice, les combats continuent dans l'Est de la France. L'armée française en pleine retraite face aux prussiens est obligée de négocier son entrée en Suisse afin de sauver ses quelques 87 000 hommes en guenilles , frigorifiés et affamés .
* 26 février 1871 : les préliminaires de paix sont signés à Versailles entre Thiers , son ministre des affaires étrangères et Bismarck.
* 10 mai 1871 : signature du traité de Francfort qui met fin à la guerre
 


Ticket de tirage au sort des soldats


Le mode de recrutement des soldats : un
tirage au sort

La conscription, adoptée en 1798, est une méthode de recrutement des militaires servant dans l’armée française et des Gardes Nationaux. Chaque année, tous les jeunes hommes âgés de 20 ans et que l’on nommait les « conscrits » devaient se présenter au conseil de recrutement de leur  commune. Après une visite médicale obligatoire, un tirage au sort au moyen de billets numérotés avait lieu.
Les numéros inférieurs à un numéro défini désignaient les hommes « bon pour le service » qui intégraient l’armée active pour une durée de 7 ans, les autres étaient exemptés d’armée mais constituaient une « réserve » et entraient dans la Garde Nationale.
Par exemple à Cébazat , Gilbert BARDIN tira le n°38 qui le plaça dans l'armée active, tandis que Claude BARTHELEMY tira le n° 191 et intégra la Garde Mobile. Il est aisé de comprendre l'inquiétude des familles et de tous ces jeunes jeunes au moment de ce tirage qui allait conditionné leur vie et celles de leurs familles . Soit ils restaient Garde Mobile dans leur commune, continuaient de travailler, pouvaient se marier et avoir des enfants, soit ils entraient dans l'armée active pour une durée de 7 ans.

 

Liste des Cébazaires que le tirage au sort a placé dans le contingent , qui se sont faits remplacés et ont de ce fait rejoint la Garde Mobile. Ils ont participé à la guerre de 1870-71 en tant que GM.
(cliquez sur les noms ou sur l'intitulé de la fiche pour accéder à la fiche matricule)

ARNAUD Antoine
fiche contingent vue160 /   /fiche GM  vue31

AVEL Antoine
fiche contingent vue56 /     / fiche GM vue50
BARDIN Gilbert
fiche contingent  vue158 /   / fiche GM  vue30
BARTHELEMY François
fiche contingent  vue115 /    / fiche GM  vue52
DESMARTIN Etienne
fiche contingent  vue111 /   /fiche GM vue50
EMERY Pierre dit Paul
fiche contingent: registre lacunaire
fiche GM vue42
 


Le remplacement

Un soldat tiré au sort et qui devait intégrer l’armée active pouvait se faire remplacer en rémunérant un volontaire qui accepterait de prendre sa place. Le remplacé entrait alors dans la Garde Mobile sans possibilité de remplacement.
Ainsi , 6 Cébazaires versés dans le contingent par leur tirage au sort se firent remplacer et rejoignirent la Garde Mobile. Ils durent cependant partirent à la guerre comme tous les autres Moblots.

François ARCHIMBAUD, né le 19 janvier 1845 à Cébazat, fils de Longison et Anne BEAUMEL , fut versé dans la GM par tirage au sort, mais il se porta volontaire pour remplacer un certain DUPLAIR de la classe 67. (voir sa fiche militaire- vue48)
 

Nom prénom né à Cbz parents métier date de remplacement
ARNAUD Antoine 23.6.1849 Etienne et Jaq. Chapon cultivateur 4.8.1870
AVEL Antoine  9.7.1847 Antoine et Anne Archimbaud cultivateur 12.6.1868
BARDIN Gilbert 24.12.1849 Bonnet et Mich.Lignières propriétaire 30.7.1870
BARTHELEMY François 25.2.1848 François et Anne Gilbert cultivateur 28.4.1869
DESMARTIN Etienne 8.3.1848 Marien et Marie Simonet cultivateur 16.4.1869
EMERY Pierre dit Paul 11.12.1847 Antoine et Jeanne Orine    

 

 

Liste des militaires dispensés
(accès à leur fiche militaire)

BARTHELEMY Claude  vue49
BENOIT Jacques vue41
BOUCHE Jean vue55
COMMANDOIRE André vue40
DEBORD Jean vue40
DUPUY Pierre vue7
FREDET Charles vue42

 

L'exemption du contingent ou de la Garde Mobile

La dispense du service militaire était accordée pour plusieurs raisons : soutien de famille, handicap mental ou physique ou encore si un enfant de la famille était déjà engagé dans l'armée active.
Ceux qui étaient exemptés du contingent étant soutien de famille rejoignaient la GM , ce qui leur permettait de rester au pays. Mais à la mobilisation de la GM, certains durent toutefois partir à la guerre.

BABUT Guillaume * 7.8.184 Marien et Marie Rigaud fils de veuve
BARTHELEMY Claude 23.5.1845 Sébastien et +Anne Bardin soutien de famille
BENOIT Jacques 30.7.1846 Jean et Annette Avel réformé
BOUCHE Jean 10.7.1845 +François et Jeanne Lignière soutien de famille
COMMENDOIRE André 25.7.1847 +Pierre et Antoinette Amy fils de veuve
DEBORD Jean 7.7.1847 Jean et Françoise Breuil ayant un frère sous les drapeaux
DUPUY Pierre 27.7.1850 +Pierre et Marie Lecourt fils unique de veuve
EMERY Pierre dit Paul * 11.10.1747 Antoine et Jeanne Orine fils de veuve
FREDET Charles 3.5.1847 +Etienne et Catherine Barrière fils de veuve

*Guillaume BABUT et Pierre dit Paul EMERY furent exemptés en 1868  , étant fils de veuve. Cependant, ils durent partir à la guerre intégrant l'armée de la Loire quand la Garde Mobile fut mobilisée.

Liste des jeunes Cébazaires que le tirage au sort a placé dans le contingent et qui ont participé à la guerre de 1870-71
(
Les listes peuvent être incomplètes car les registres présentent des lacunes)


AUDEBERT Pierre vue158
AVEL Antoine vue111
COULON Etienne vue160
FREDET Etienne vue159
GARDETTE François vue156
LIGNIERES André vue113
LIGNIERES René vue7
MIGEON François vue58
NEUIL Jean vue56
PELISSIER Antoine vue111
ROUGER Jean vue156
SIMONET Jean vue194

 

 

 

 

 

 

 


L'armée active


Tous les Cébazaires de l'armée active furent donc engagés dans la campagne d'Allemagne dès la mi-août pour certains. La classe 70 , composée de jeunes nés en 1850, quittera Clermont-Ferrand le 15 octobre 1870.
Un seul soldat , François MIGEON engagé dans le siège de Metz, est mentionné comme prisonnier des allemands à partir du 29 septembre 1870. Mais il convient de considérer que de nombreux autres firent partis des quelques 400 000 soldats français maintenus en captivité dans toute l'Allemagne durant l'hiver 1870-71.
Voici une liste sans doute incomplète des soldats de lignes natifs de Cébazat ainsi que leur affectation.

soldat né à CBZ parents date de départ à l'armée affectation
AUDEBERT Pierre 25.4.1849 Antoine et El.Archimbaud 11.8.1870 93e RI -Armée du Rhin
AVEL Antoine 27.7.1850 Jean et Françoise Avel 15.8.1870 11e régiment de hussards
COULON Etienne 30.7.1849 Ant. et Anne Archimbaud 13.8.1870 77e RI
FREDET Etienne 16.8.1849 Etienne et Cat. Barrière 13.8.1870 77e RI
GARDETTE François 21.12.1849 François et Gab. Grenier 11.8.1870 93e RI -Armée du Rhin
LIGNIERES André 30.12.1850 Gilbert et Jeanne Janoux 15.10.1870 11e régiment de hussards
LIGNIERES René * 8.12.1850 Joseph et Marie Amy 15.10.1870 83e RI
MIGEON François 26.10.1847 Jean et Marie Carrier 20.7.1870 59e RI - Fait prisonnier à Metz le 29.10.1870
NEUIL Jean 26.6.1847 Martial et Marie Pataud 22.7.1870 campagne d'Allemagne du 22.7.1870 au 31.8.1871
PELISSIER Antoine 13.10.1850 Antoine et Gab.Gardeche 15.10.1870 83e RI
ROUGER Jean 31.1.1849 Claude et Marie Mignard 11.8.1870 93e RI -Armée du Rhin
SIMONET Jean 11.10.1850 Claude et Anne Fredet 15.10.1870 83e RI

*René LIGNIERES se fera remplacé à partir de 9 septembre 1871 mais auparavant, il participera à la guerre au sein de l'armée régulière. Sa fiche matricule du contingent est lacunaire dans les registres.


"L'attaque"  de L.P.Sergent- 1876 

 


La Garde Mobile :  les Moblots

Le terme « moblots » en argot parisien désignait les hommes de la Garde Nationale en 1848. Cette appellation fut largement reprise pour la Garde Mobile 20 ans plus tard.
La Garde Mobile telle qu’elle existe à la veille de la guerre de 1870-71 fut organisée par la loi Niel du 1er janvier 1868.  Elle est issue de la Garde Nationale existant depuis la Révolution Française, composée à l’origine de volontaires âgés de 20 à 60 ans chargés de faire respecter l’ordre dans chaque commune. La première Garde Nationale parisienne composée de 48 000 hommes était d’ailleurs dirigée par un auvergnat bien connu, le marquis de La FAYETTE. La loi Neil définissait la Garde Mobile comme une force auxiliaire de l’armée active chargée de la défense des places fortes, des côtes et des frontières de l’Empire et au maintien de l’ordre intérieur.

Le témoignage d'un Moblots du Puy-de-Dôme symbolise parfaitement la situation de l'armée française au moment où la Garde Mobile est appelée en renfort d'une armée anéantie par l'ennemi.

Un de nos caricaturistes prenant le genre sérieux a représenté au moyen d’un groupe la situation actuelle de la France. Le drapeau est encore debout. Un homme de la ligne, épuisé de fatigue, s’affaisse en laissant aller à terre son fusil, mais en se cramponnant à la hampe.
Un mobile se dresse à côté de son camarade abattu, la mise simple, la mine fière, l’œil menaçant serrant fortement son arme à la main droite ; il soutient de la main gauche le drapeau et s’écrie : Frère, il ne tombera pas ; à moi maintenant de la tenir. » 
Extrait de "La semaine religieuse" 24 décembre 1870

 

La Garde Mobile du Puy-de Dôme : le 32e mendiant !

Tous les Gardes Mobiles de Cébazat intégrèrent la 2e compagnie du 2e bataillon du 32e régiment d'Infanterie de Mobiles du Puy-de-Dôme et firent partie de l'armée de la Loire du 23 septembre 1870 au 12 mars 1871.
Les Gardes Mobiles étaient entretenus par les communes et de ce fait se trouvaient souvent sous-équipés , peu disciplinés et mal formés à l'exercice de la guerre.
La plupart de nos Cébazaires reçurent à leur affectation : 1 capote, 1 vareuse, 1 pantalon et 1 képi.
Certains, peu nombreux, eurent la chance de se voir délivrer un havre-sac, sorte de sac à dos. Cette mention peut paraitre dérisoire mais ce havre-sac évitait les blessures et les entailles causées par la simple musette portée en bandoulière qui étaient le plus souvent attribuée aux Moblots.
C'est ainsi que la misère de son équipement valut au 32e régiment de la GM du Puy-de-Dôme l'appellation de 32e mendiant.

«Impression d’un Mobile du Puy-de-Dôme (lettres à sa famille)
Camp près de Chevilly .- Je vous écris sur un papier à lettre d’un format nouveau, bien heureux d’avoir trouvé un carnet auquel j’ai pu arracher ces deux feuilles. (…)
Hier, j’ai vu deux de mes hommes laisser dans une ornière leurs souliers qui ne tenaient plus et continuer bravement à pied une étape de 6 kilomètres. Ce qu’il y a d’admirable, c’est que nos soldats souffrent sans sa plaindre et ont un entrain et une ardeur qui promettent la victoire. Nous souffrons, mais nous vaincrons et nous panserons au retour nos blessures avec nos lauriers. (…)
Extrait de "la semaine religieuse" 24 décembre 1870

 

Liste des Cébazaires que le tirage au sort ou l'exemption a placés dans la Garde Mobile  et qui ont participé à la guerre de 1870-71

ARNAUD Antoine (né 1846) vue42
AUBERT Jean vue48
AUDEVIS Jean vue48
AVEL Jean vue22
AVEL Pierre vue24
BABUT Guillaume  vue43
BAPTISTE Jean Briquet vue40
BRUNEL Antoine vue45
CHAPON Jean dit Jules vue24
DESMARTIN Antoine vue45
DUMAS Jean vue23
FREDET Jean vue54
PLASSE Jean vue42
RIGAUD Pierre vue47

Les Moblots de Cébazat

Voici la liste sans doute incomplète des Moblots de Cébazat partis pour la guerre.
En vert ceux issus du contingent et qui se sont faits remplacés et ont intégré de ce fait la Garde Mobile.

soldat naissance à CBZ parents profession date d'incorporation
ARNAUD Antoine 5.10.1846 Gilbert et Jeanne Fabre   1.2.1868
ARNAUD Antoine 23.6.1849 Etienne et Jaqueline Chapon cultivateur  
AUBERT Jean 10.9.1845 Michel et Anne Andrieu cultivateur 1.2.1868
AUDEVIS Jean 4.7.1846 Martin et Marie Orine cultivateur 1.2.1868
AVEL Antoine  9.7.1847 Antoine et Anne Archimbaud cultivateur 1.7.1868
AVEL Jean 2.11.1849 Jean et Gabrielle Fredet marchand 1.7.1870
AVEL Pierre 19.2.1849 Antoine et Marie Avel cultivateur 1.7.1870
BABUT Guillaume 7.10.1847 Marien et Marie Rigaud fondeur 9.7.1868
BAPTISTE Jean 13.1.1846 Jean et Anne Martin cultivateur 1.2.1868
BARDIN Gilbert 24.12.1849 Bonnet et Michelle Lignières propriétaire 1.7.1868
BARTHELEMY  Fr. 25.2.1848 François et Anne Gilbert cultivateur 1.7.1869
BRUNEL Antoine 14.10.1848 Jean et Catherine Avel cultivateur 1.7.1869
CHAPON Jean dit Jules 25.7.1849 Claude et Jeanne Hermain jardinier 1.7.1870
DESMARTIN Antoine 26.1.1846 Jean et Jeanne Manzat   1.2.1868
DESMARTIN Etienne 8.3.1848 Marien et Marie Simonet cultivateur 1.7.1869
DUMAS Jean 22.2.1849 Marien et Jeanne Mignard cultivateur 1.7.1869
EMERY Pierre dit Paul 11.12.1847 +Antoine et Jeanne Orine   1.7.1868
FREDET Jean 15.12.1845 Etienne et Marie Quintien cultivateur 1.2.1868
PLASSE Jean 10.1.1846 Joseph et Françoise Chapon jardinier 1.2.1868
RIGAUD Pierre 11.5.1846 Pierre et Antoinette Emery   1.2.1868

 


La retraite Suisse

En décembre 1870, l'armée de l'Est est créée sous le commandement du général Bourbaki. Elle intègre l'armée de la Loire existante et s'engage vers l'Est de la France afin de libérer Belfort. 
L'avancée de l'armée de l'Est est compliquée par le froid extrême qui règne cet hiver-là avec des températures proches de -20°C, de la neige et un vent glacial. La victoire à Villersexel le 9 janvier 1871 est un vain espoir pour les Français qui doivent battre en retraite. Le 24 janvier, l'armée française se retrouve dos à Pontarlier sans autre possibilité de déplacement que les passages escarpés du Jura qui conduisent à la Suisse.
La retraite de l'armée française vers la frontière suisse fut souvent comparée à la retraite de Russie de l'armée napoléonienne en 1812. L'extrait suivant semble le confirmer.

"Bourbaki, désespéré tente de suicider par un coup de revolver sur la tempe. L'armée de l'Est est perdue. Clinchant, le 27, l'engageait sur les pentes du Jura.
Son espoir était de tenir à Pontarlier, d'y prolonger une guerre de montagnes. Mais avec quoi ? Il ne commandait qu'à une foule en haillons, où, à part quelques unités, il n'y avait plus ni grades, ni rangs, rien qu'une immense cohue d'uniformes mélangés, que le long des routes montantes s'élevait en gémissant, gravissait l'indicible calvaire. Plus de 100 000 hommes cheminaient dans la neige, sans rien d'humain que la faculté de souffrir, qui s'atrophiait elle-même. La misère passait les forces. On piétinait comme un bétail, à moins qu'on ne se laissât choir pour mourir sur place, de faim, de fatigue, et de froid. Une longue toux -poitrines en feu, membres glacés, - secouait les colonnes, leur serpentement noir à l'infini, entre des murs de neige. Seconde retraite de Russie, dont l'horreur égalait l'autre. C'était une chose étrange que les chevaux affamés se rongeant queue et crinière, mangeant le bois. Spectres au poil bourru, glacé de  givre. Ils crevaient par centaines.
On était soutenu que par l'idée de la Suisse proche, havre de repos, vers lequel des malheureux poussaient déjà." 
Extrait de "1870-1871, illustré" Léon Van Neck.1910

Le 1er février, la convention de Verrières est signée entre le Général Clinchant et le Général suisse Herzog  autorisant l'entrée en Suisse de l'armée française. Près de 84 000 hommes dont plus de 5000 blessés furent répartis dans toute la Suisse qui accueillit généreusement tous ces malheureux.
L'accueil de ces milliers de réfugiés constituera la première grande mission de la Croix-Rouge suisse qui avait vu le jour le 17 juillet 1866.  

Le seul Cébazaire dont nous avons retrouvé la trace en Suisse est Etienne DESMARTINS qui fut interné à Altstätten dans le canton de St Gall.

Le rapatriement des soldats français internés en Suisse se fera entre le 13 et le 22 mars.

 

Remise des armes de l'armée française à son passage en Suisse
"Armée de l'Est arrivant en Suisse" Edouard Castres- Musée de Lucerne

 


Ambulance des internés français de l'armée de Bourbaki à la chapelle des Terreaux à Lausanne- Photographie février 1871-Auguste Bauernheinz -Musée historique Lausanne

   

   

 

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