HISTOIRE
&
GENEALOGIE
de
CEBAZAT (Puy-de-Dôme)

 

 

 

 

CEBAZAT HISTORIAPOPULATIONPATRIMOINEGENEALOGIE

   

Histoire de Cébazat
sur cette page
-Le nom 
-Le blason
-La charte de 1270
-Le bourg au milieu du 18e siècle

Les personnalités
-Gabriel TAMEN : le 1er maire de Cébazat après la Révolution
-Edmond PYRENT de la PRADE

La population
-Démographie
-Les sages-femmes de Cébazat aux 18e et 19e siècles
-Les soldats de Cébazat dans la guerre franco-prussienne de 1870-71

Patrimoine
-Inventaire
-La Tour de l'Horloge
-Les croix
-Les saints

Généalogie
-Les relevés BMS
-Les relevés de testaments et contrats de mariage
-Base généalogique

La famille "De CEBAZAT"

 

 

 

 

 

Le nom de Cébazat

Les textes les plus anciens nous révèlent les autres noms portés par la ville de Cébazat.
Dans la charte de Cébazat établie en 1270, nous trouvons l’appellation Cebaziachi ou Cebaziacho .
En 1309, la ville est nommée Chebaziaco.
Sabasiaci se rencontre aussi.
La principale hypothèse de l’origine étymologique du mot Cébazat s’appuie sur la présence ancestrale, semble-t-il, d’une culture très importante sur le territoire de Cébazat : la vigne.
En effet, Sabazios ou Sabazius est un dieu thrace qui serait l’équivalant dans la mythologie romaine de Bacchus, dieu de la vigne.
L’orthographe Chebaziaco se trouve dans la collection d’extraits de registres relevés au XVIIe siècle par Jean Le NAIN, conseiller au parlement de Paris, puis maître des requêtes. La retranscription s’est donc faite d’après un texte original qui date l’utilisation de ce nom en 1309. Faut-il y voir la juxtaposition de 2 mots : Che qui pourrait signifier « chez » et Baziaco issu du nom d’un seigneur du lieu ou d’un conquérant celtique ou germanique ?
Il semblerait que les interprétations possibles soient infinies !

Le blason  

Cette image représente le blason adopté par la commune Cébazat tel qu'il a été peint et enregistré entre 1696 et 1709. En effet, en 1696, Louis XIV donne l'ordre par un édit de faire enregistrer toutes les armoiries de France. C'est Charles René D'HOZIER, généalogiste du roi, qui eut la responsabilité d'établir cet armorial.
Ce blason appartenait au chapitre de l'église de Cébazat composés de 12 chanoines séculiers.  Ils étaient nommés par l'évêque et avaient pour rôle la gestion des affaires ecclésiastiques de la paroisse comme le déroulement des cérémonies et leur prix.
En langage héraldique, ce blason se décrit ainsi "d'or à la croix de gueules"

 

   

La charte de Cébazat-Juillet 1270

Les chartes de liberté ou de franchise ont commencé à se généraliser en France au début du 12e siècle. Elles établissaient les privilèges, les droits et les devoirs des habitants d’un territoire.
Etablies par un seigneur ou parfois un évêque, elles permettaient surtout de supprimer une justice arbitraire qui existait un peu partout et de sauvegarder les intérêts communs.  
Alphonse de POITIERS, frère de Louis IX (futur St Louis) reçoit une partie de l’Auvergne en apanage en 1225 mais n'en prend possession qu'en 1241.
L’octroi d’une charte étant payant et Alphonse de POITIERS devant financer son projet de croisades, celui-ci se met à vendre des chartes sur tout son territoire.
En juillet 1270, il apporte ainsi une charte à Riom, charte nommée l’Alphonsine dont on dit qu’elle servira de base aux chartes auvergnates, à Pont-du Château et à Cébazat. L’année suivante, Alphonse de POITIERS décède sur la route des croisades.
La charte de Cebaziaci comporte 38 articles rédigés en latin.
L’original a probablement disparu puisque cette charte fut confirmée en août 1324 par Pierre de MAUMONT seigneur de Châteauneuf, de Tournoël et de Cébazat. On dit que la charte a été « vidimée » et un acte appelé « vidimus » était alors établi. Ainsi, en 1324, Pierre de MAUMONT certifie avoir vu la charte originale et atteste de la teneur conforme de celle qui lui est présentée.
On trouve ce vidimus en latin en caractères d’imprimerie dans le livre « Collection inédite de chartes de franchises de Basse-Auvergne : XIIIe-XVe siècles » écrit en 1914 par M. Marcellin BOUDET.
Celui-ci précise que le vidimus se trouve à la mairie de Cébazat.
Aux Archives Départementales, il existe une copie manuscrite rédigée par un archéologue, Pierre Pardoux MATHIEU (1799-1880), d’une traduction en français faite par deux notaires FAUCHIER et CHAMBON en 1713, traduction qui d’après BOUDET « laisse trop souvent à désirer ».
Notons que cette charte sera vidimée à nouveau en 1338 et que diverses sentences seront faites sur le même sujet en 1598.
J'ai eu la chance d’obtenir la traduction  en français du vidimus de la charte par un bénévole Christian VERDIER du site « le Fil d’Ariane » que je remercie chaleureusement.

Chronologie :
Juillet 1270
 : création de la charte par Alphonse de POITIERS
1324 : rédaction du vidimus par Pierre de MAUMONT qui reprend les articles de la charte (l’original de la charte a sans doute disparu) ; ce vidimus serait à la mairie de Cébazat

1338
 : nouveau vidimus
1598
 : sentences confirmant la charte
1713
 : 2 notaires FAUCHIER et CHAMBON traduisent la charte (acte non retrouvé à ce jour)
19e siècle
 : Pierre Pardoux MATHIEU, archéologue, rédige une copie manuscrite de la traduction de 1713 dans les notes qu’il prend sur l’histoire du Puy-de-Dôme
1914 
: BOUDET écrit son livre « Collection inédite de chartes de franchises de Basse-Auvergne : XIIIe-XVe siècles » dans lequel il recopie en caractères d’imprimerie la version latin du vidimus de 1324, refusant de recopier la traduction des notaires sous prétexte qu’elle est trop mauvaise.

Exemples d’articles de la charte de Cébazat  :
Version latine en caractères d’imprimerie par BOUDET
Traduction de 1713 par les 2 notaires FAUCHIER et CHAMBON trouvée dans des écrits de P.P. MATHIEU
Traduction de 2020   

Art. 6 - Le duel judiciaire est facultatif. Le refus n’implique pas la culpabilité.

 

T1713
6)-
Item que nul habitant dans ladite ville de quelque crime qu’il soit accusé ne soit obligé de s’en laver ou défendre par un duel et qu’il ne soit contrainct de se battre en duel et que en cas qu’il aye refusé de le faire qu’il ne soit pas pour cela regardé comme convaincu, mais que celui qui l’a accusé prouve s’il veut le crime qu’il a mis en avant ou par témoin ou par d’autres valables preuves conformément à la forme du droit.

T2020
6)- et aussi qu'aucun habitant en ladite ville, quel que soit le crime dont il est interpellé ou accusé, n'est tenu de se justifier ou de se défendre par le duel, et il ne doit pas être contraint d'effectuer le duel, et s'il refuse le duel, il ne doit pas pour cela être estimé coupable ; le demandeur, s'il le veut, prouvera l'accusation qu'il avance, par témoins ou par d'autres preuves légitimes, selon les formes du droit.

Autre article , un peu plus cocasse ! 
Art. 22 - Adultère flagrant ou prouvé

T2020
22)-et aussi que si un homme ou une femme adultère ont été surpris en adultère, ou s'ils on été convaincus (de ce délit) par des hommes dignes de foi, si sur ce point il y a un accusateur et qu'il persiste légitiment dans son accusation, ou s'ils ont avoué selon les formes du droit, ils courront nus à travers la ville, ou bien ils nous paieront, chacun, soixante sols, et cela sera selon le choix du « délinquant » .

Sources : Collection inédite de chartes de franchises de Basse-Auvergne : XIIIe-XVe siècles » écrit en 1914 par M. Marcellin Boudet 
Présentation page 241 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4082994/f278.item.r=c%C3%A9bazatcharte%20charte
Charte page 253 :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4082994/f290.item.r=c%C3%A9bazatcharte%20charte

     
     

Fortifications de Cébazat d'après le plan de Michel VEYSSEYRIAS-  Fr.Mallot " Cébazat ou l'emprise d'un chapitre sur une communauté"

1: enclos éclésial  2: muraille municipale 3: fort et porte des Martres
4 : porte des Farges   5: porte sous la ville     6: tour d'Herment
7 : tour Dulac    8: tour des Martres ou tour peyrenne  
9 : tour du château ou tour du Seigneur   10: Château de Cébazat
11 : église    12: cloître
 

Cébazat au 18e siècle : une cité fortifiée

C’est au milieu du XVe siècle que la nécessité de se protéger se fait ressentir pour de nombreuses cités d’Auvergne. La guerre de cent ans prit fin en 1453 et fut entrecoupée de périodes de paix au cours desquelles les soldats n’étant plus à la solde des belligérants se regroupèrent en bandes dénommées « les grandes compagnies ». Ces brigands qui portaient le nom de « routiers » dévastèrent l’Auvergne , et les fossés certes profonds et inondés par les eaux du Bédat qui entouraient la cité de Cébazat ne suffirent plus à protéger la population. On pense que la construction de la muraille débuta durant la seconde moitié du 15e siècle. Elle était en tout cas terminée en 1477.
En 1590, Cébazat faisait partie des 52 villes closes d’Auvergne et se classait parmi les mieux protégées de Basse-Auvergne.

Le plan parcellaire réalisé entre 1750 et 1754 et établi par le géomètre et notaire Michel VEYSSEYRIAS est la plus ancienne représentation des murailles de Cébazat.
Les murs de 2 m d’épaisseur s’étendaient sur 632 m encerclant 3.2 ha du centre de la ville.
La hauteur était proche de 10 m, la porte de Farges mesurant 8.5 m de haut.
La base extérieure de la muraille était fortifiée par un mur de pierres surmonté d’un terre-plein que l’on appelle une fausse-braie. Un fossé de 8 à 10 m de large s’étendait au-delà de la fausse-braie, l’ensemble formant une zone dégagée de 16 m de large.
Trois portes assuraient l'accès au centre du bourg. Au nord, la porte des Martres était sécurisée par un fort. A l'Est, la porte de Sous la Ville et au Sud la porte des Farges étaient toutes deux protégées par un pont-levis. D'après des écrits, il semblerait qu'en 1528, il n'existait que deux portes : la porte de Sous la Ville et celle des "Forges". La porte des Martres semble plus récente.
Quatre tours étaient incorporées à la muraille. De part et d'autre de la porte des Martres se dressaient la Tour Dulac et la Tour Peyrenne ou la Tour des Martres. Au Nord-Est s'érigeait la Tour du Seigneur ou la Tour du Château, et au Sud-Ouest, se trouvait la Tour Dherment.
L'église et le cloître, le cimetière et la place de la Halle se situaient au cœur de cette enceinte.

Les habitants de Cébazat , propriétaires des fortifications, étaient responsables de leur entretien. La Tour Dherment et la Tour Dulac portent des noms de familles de Cébazat et il n'est pas impossible que celles-ci aient contribué à leur construction. Les chanoines participaient aussi aux frais d'entretien, mais les coûts élevés pour les réparations successives de la muraille conduisirent les habitants à négliger celle-ci. Les temps étant plus paisibles, les maisons s'adossèrent bientôt à la muraille et ses pierres servirent à combler les fossés.
La tour de l'horloge n'apparait pas sur le plan de 1754. En effet, c'est seulement cette année-là que le projet de construction fut lancé. (
voir la Tour de l'Horloge sur ce site )

Le plan VEYSSEYRIAS
Le 18 mars 1750, Michel VEYSSEYRIAS, notaire et arpenteur , est mandaté par Mr ROSSIGNOL et Peyrine DE MORAS, intendants d'Auvergne, pour établir "l'arpentage général et estimation du produit de tous les biens immeubles de la paroisse de Cébazat".
L'intérêt d'un arpentage était varié. Il faisait foi pour déterminer les limites des propriétés et permettait d'établir la nature de chaque surface et son usage afin d'en définir les impôts dus au seigneur.

Si la plupart des propriétaires de Cébazat contribuèrent à ce projet malgré les droits d'arpentage qu'ils devaient payer, un acte de 1752 nous apprend que 3 furent réticents à divulguer la limite de leurs terres. Une ordonnance les y obligea sous peine de faire intervenir la garnison.
La propriété des terres étant le plus souvent transmises par héritages, VEYSSEYRIAS rencontra un autre problème. En effet, des habitants de Blanzat , de Châteaugay et d'autres communes possédaient des terres sur la commune de Cébazat et refusèrent dans un premier temps de participer aux arpentages.

Michel VEYSSEYRIAS était aussi notaire de Thiers, bailli de Beaune et lieutenant de Châteaugay.
Il est le fils de François VEYSSEYRIAS , marchand originaire de Thiolières.

Le plan de Michel VEYSSEYRIAS servit de modèle à la construction de la maquette du centre bourg de Cébazat terminée en 2016 et exposée à la mairie.



crédit photo : site de la mairie de Cébazat



Le cœur de la cité vers 1752
l'église , le cloître, le cimetière, la place de la Halle

 


La porte des Farges vers 1752

 


La porte de sous la Ville vers 1752


La porte et le fort des Martres  vers1752

Aujourd'hui, quelques morceaux de la muraille sont visibles ainsi que les piliers de la porte des Martres , de la porte Sous la Ville et de la porte des Farges surmontée de la Tour de l'Horloge. Seule la Tour du Seigneur subsiste bien cachée au milieu des habitations.

 

 


Muraille de Cébazat visible depuis la rue des Fossés

 

Pilier de la porte des Martres rue du 11 Novembre


Pilier de la porte Sous la Ville rue des Remparts

 

 

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